Spectacle et rituel festif
Depuis 1969, cette cérémonie du don a été réactivée via un spectacle son et lumière. Elle s’enchaîne avec le grand feu de la Saint-Jean : plus exactement trois feux sur estrade devant la cathédrale, allumés par les membres d’une confrérie devant une assistance très nombreuse.
La Saint-Jean d’été marque la fin d’un cycle ouvert avec la halha de Nadau (feu de Noël), et poursuivie avec la fête des bœufs gras au moment du carnaval.
Cette fête s’inscrit par ailleurs de nos jours dans les stratégies de promotion de la race bovine Bazadaise et celle de la boucherie dans l’histoire locale.
En 1283, Edouard 1er, roi d’Angleterre et duc d’Aquitaine, concède le droit de recevoir un taureau à l’évêché. Pendant plusieurs siècles, le 24 juin à deux heures de l’après-midi, l’évêque et l’ensemble de son chapitre, se rendent à la grande boucherie pour recevoir le « don d’un taureau enfermé dans une cage, entier de ses membres ».
En 1653, un jugement de l’Intendant de Guyenne, M. de Bezon, donne les droits sur la boucherie de la ville. Désormais, ce sont les jurats qui, au nom de la communauté, reçoivent l’hommage, gage de la soumission des bouchers et preuve de l’indépendance de Bazas. A partir de 1765, une grave crise agricole sévit en Bazadais. Les bouchers demandent alors aux jurats de les dispenser d’offrir l’animal. Le don en nature disparait pour faire place à une redevance en espèces (36 livres) qui s’éteint d’elle même avec la Révolution de 1789.
Rétabli à titre symbolique en 1969, l’hommage du Taureau est depuis 1990, le fondement de la fête de la Saint Jean.